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Eau et économie circulaire : préserver, réduire, réutiliser

Le 25 octobre 2018, l'AFITE organisait un colloque sur l'économie circulaire et la valorisation des eaux usées. Les actes de cette journée seront disponibles très prochainement.

Ce colloque s'intègre dans une démarche pragmatique entamée par l'AFITE il y a plusieurs années. S'appuyant sur son réseau Européen d'ingénieurs et techniciens, elle présente des exemples de comportements nouveaux, de gouvernance pour balayer les habitudes qui n'ont plus leur place face aux enjeux liés au réchauffement climatique, à ses impacts sur la biodiversité et la santé. L'ambition de l'AFITE est que ces témoignages alimentent le débat et participent à l'évolution de la Gouvernance.

Les champs d'actions sont larges. Ils portent sur la préservation de la ressource, sa protection et les axes de valorisation. Une fois la ressource préservée, il faut en réduire l'usage en évitant les gaspillages. Pour cela, nous devons transformer nos comportements, adapter nos modes de vie. Les nouveaux défis engendrés par les changements climatiques nous conduisent à construire des réponses techniques et réglementaires performantes. Celles-ci, parfois sont déjà en usage dans d'autres pays européens.

Les nouvelles technologies que les progrès de la recherche et de l'innovation mettent à disposition de l'humanité vont nous permettre, de réduire les impacts négatifs que l'homme inflige à notre planète.

Par exemple, la décision de mettre en place une nouvelle technologie ne peut plus exclusivement être prise sur la base d'un CAPEX et d'un OPEX[1] et finalement d'un temps de retour sur investissement. La décision devrait donc doit intégrer d'autres éléments qui sont en particulier l'impact positif sur la ressource, le climat, la réduction de CO2.

En outre, de nouveaux indicateurs pourraient être mis en œuvre. Je pense en particulier au PIB. Celui-ci intègre une batterie d'éléments n'ayant ensemble rien à voir. Alfred SAUVY, s'en plaignait déjà, car il constatait que les accidents automobiles par exemple rentraient dans le calcul de celui-ci.

Aujourd'hui, les dégâts sociaux et environnementaux liés au changement climatique viennent augmenter la valeur du Produit Intérieur Brut. Ils rentrent dans l'évaluation de la richesse du pays ! C'est aussi le cas des activités de Pollution/dépollution.

Il devient urgent de façonner des indicateurs pertinents capables de mesurer l'impact écologique et le bien-être plutôt que de mesurer exclusivement la production de biens et de services. Le PIB ne peut donc plus être l'indicateur unique pour comparer la puissance économique des pays.

1 /Préserver la ressource :

Les Sénateurs MM. Henri TANDONNET et Jean-Jacques LOZAC dans le rapport d'information n° 616 (1) fait au nom de la délégation Sénatoriale à la prospective et qui se veut volontairement angoissant : « eau : urgence déclarée » considèrent la gestion de l'eau en France. Ils constatent que les tensions vont en s'accentuant. Très exhaustifs, les Sénateurs proposent des pistes d'amélioration pour anticiper la crise à venir tant en ce qui concerne la gouvernance que les solutions techniques à disposition.

Bien qu'elle soit la « Grande oubliée du réchauffement climatique » qui est désormais difficilement contestable, même auprès de certains esprits chagrins, l'eau est très directement impactée par ce phénomène dû, pour l'essentiel à l'intensification de l'activité humaine.

En France de nombreux acteurs publics et privés se penchent sur la ressource tant au niveau local que national. Ils préconisent des pistes qui consistent évidemment à mieux organiser la filière afin de prendre les décisions adaptées aux nouveaux enjeux et à les mettre en œuvre. Il s'agit aussi de maitriser les pollutions à la source par la mise en place de schémas adaptés.

La France, d'après ce rapport, n'a pas encore intégré l'urgence de la situation alors, que d'années en année, les nappes se tarissent et des départements non concernés de prime abord, sont touchés de plein fouet par le stress hydrique.

Il s'agit donc de mettre en œuvre des solutions opérationnelles.

2/ Réduire les consommations : l'appel aux technologies numériques

Pour atteindre cet objectif de réduction ou de maîtrise des consommations, il faut mesurer. C'est ici qu'intervient le « smart metering » De très nombreuses sociétés et start-up proposent des solutions au service des consommateurs-citoyens, des collectivités et des entreprises afin de rendre la ville plus adaptée, plus intelligente.

3/ Réutiliser, recycler ou la vertu de l'économie circulaire:

Enfin, arrive l'économie circulaire. Dans un premier temps, il est nécessaire de concevoir et développer des méthodes, des processus des technologies pour élaborer des matériaux aisément réutilisables, recyclables. Dans le cadre de cette économie frugale, l'on souhaite pouvoir exploiter de manière optimale et économiquement rentable tout ce qui peut être récupéré et valorisé.

  • valorisation matière:

Les eaux usées sont un formidable gisement de matières premières aujourd'hui insuffisamment exploitées. C'est ce que révèle le rapport de l'UNESCO publié en 2017 sous le titre « Wastewater, the untapped resource (2) ». Il dresse un panorama complet sur ce sujet et ses perspectives.
Après traitement en STEP, les eaux peuvent être réutilisées, les boues exploitées et les matières contenues dans celle-ci extraites afin de leur donner une seconde vie.

Des références significatives existent dans le monde où l'eau assainie est réutilisée pour l'irrigation agricole, le loisir ou réinjectée afin d'être utilisée par l'homme (Singapour, Namibie, Barcelone, Milan...).

La France en ce domaine a d'ailleurs plutôt pris du retard en raison de réglementations très restrictives.

  • Valorisation énergétique:

En France l'ADEME a publié en 2017 une étude édifiante, documentée et chiffrée sur les gisements disponibles et valorisables de chaleur fatale dans l'industrie et le bâtiment (3).

Dans l'industrie, l'optimisation des moyens de production amène à cette réutilisation. En revanche, dans le bâtiment, la valorisation des énergies fatale est plus récente.

La montée du prix des énergies primaires, la volonté de respecter les labels font que des technologies sont apparues et sont mises en œuvre par les maîtres d'ouvrage guidés par les bureaux d'études.

Par exemple, la chaleur des eaux grises en bas d'immeuble peut être récupérée et valorisée afin de réalimenter le bâtiment en eau chaude sanitaire. Ces technologies sont parfois connectables d'autres sources de chaleur fatales disponibles in-situ.

L'état des lieux en France a été effectué, il faut mettre en œuvre les réponses cohérentes nourries par un débat constructif entre les collectivités publiques, le privé et les citoyens.

 

 

Arnaud de la Tour du Pin
Vice-président de l'AFITE

 

 

 

 

 


 

(1) https://www.senat.fr/notice-rapport/2015/r15-616-notice.html

(2) http://www.unesco.org/new/en/natural-sciences/environment/water/wwap/wwdr/2017-wastewater-the-untapped-resource/

(3) https://www.ademe.fr/etude-potentiels-production-valorisation-chaleur-fatale-ile-france

 


[1] Capex : capital expenditure ou dépenses d'investissement). Opex : operational expenditure ou dépenses de fonctionnement, d'exploitation.

 


Publié le 20/12/2018




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