Visite de la station d'épuration « Carré de Réunion » à Saint-Cyr-l'Ecole (78), le 18 janvier 2023
L'AFITE organisait le 18 janvier 2023, à l'attention de ses membres, la visite de la station d'épuration HYDREAULYS « Carré de Réunion » à Saint-Cyr-l'Ecole (78).
Visite de la station d'épuration HYDREAULYS
« Carré de Réunion » à Saint-Cyr-l'Ecole (78)
Mercredi 18 janvier 2023, une délégation d'une trentaine de professionnels de l'environnement a été reçue par Philippe LEROY, Directeur Général des Services d'AQUAVESC et HYDREAULYS et Jean-Pascal CHUZEL, directeur de l'usine, de SEVESC (Filliale de SUEZ), délégataire exploitant la station pour le compte d'Hydreaulys, pour une visite du site organisée par l'AFITE.
Située sur les communes de Saint-Cyr-l'École et de Bailly, à proximité du Château de Versailles, la station « Carré de Réunion » traite les eaux usées et pluviales de 14 communes de la plaine de Versailles. Récemment rénovée, elle dispose depuis 2017 de la plus grande unité de traitement membranaire d'Europe, une technologie de séparation finale, sans ajout de produits chimiques, qui garantit une épuration de l'eau à un niveau supérieur aux traitements classiques.
Le nom de la station provient du fait qu'elle se trouve à la convergence de deux collecteurs datant des XVIIe et XVIIIe siècles provenant du parc de Versailles. Le vallon dans lequel se trouve la station servait alors de bassin de décantation avant de rejoindre le ru de Gally.
Les étapes du traitement sont les suivantes :
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Dégrillage afin d'éliminer les déchets les plus volumineux et tamisage de maille 1 mm afin d'arrêter les fibres et déchets très fins qui peuvent impacter la durée de vie des membranes.
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Dessablage/déshuilage pour éliminer les graisses et sables par aération et décantation.
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Traitement biologique par boues activées.
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Traitement par bioréacteur à membrane (BRM) comprenant plus de 200 000 m2 de membranes immergées.
Du fait que les réseaux d'eaux usées pris en charge par la station ne sont pas tous séparatifs, le débit d'eau traitée est très lié à la pluviométrie. Par temps sec, la station est surdimensionnée, mais par temps pluvieux les débits peuvent dépasser ses capacités de traitement. C'est pourquoi un bassin d'orage de 16 300 m³ a été prévu pour stocker les flux excédentaires. En cas de très forte pluie, cependant, ce bassin peu se remplir très rapidement et tout l'enjeu des exploitants de la station est d'éviter de rejeter des eaux brutes dans le milieu naturel.
Le site bénéficie d'un système de modélisation et de traitement des odeurs. Un nez électronique assure une surveillance permanente des odeurs du site.
Depuis 2019, la méthanisation des boues permet de produire du biométhane qui est injecté dans le réseau de gaz naturel. La production du site est supérieure aux estimations et correspond à la consommation de près de 1 200 de foyers. Le site comprend une unité de séchage des boues résiduelles, mais elle n'est pas utilisée, les boues générées sont actuellement envoyées dans un centre de compostage (jusqu'en 2020 elles faisaient l'objet d'un épandage agricole).
La chaleur fatale des eaux usée est transférée à des pompes à chaleur qui permettent de chauffer les digesteurs et fournissent les besoins de chaleur de l'usine.
En 2020, une micro-turbine hydroélectrique a été installée sur le rejet d'eau traitée en sortie d'usine. L'énergie électrique produite, intégralement autoconsommée sur l'usine, permet notamment d'alimenter deux bornes de recharge pour véhicules électriques. Des panneaux photovoltaïques ont été installés en 2021 sur la toiture du bâtiment de filtration membranaire. Leur production électrique, utilisée en autoconsommation permet de couvrir les besoins tertiaires du site.
Au total, l'équivalent de 50 % de la consommation d'énergie de la station est produite par l'ensemble de ces équipements.
Une partie des eaux épurée est réutilisée pour l'irrigation et pour la défense incendie, après un traitement complémentaire. Un partenariat a été mis en place avec la Ferme de Gally voisine immédiate du site afin qu'ils utilisent de l'eau issue de la station pour l'arrosage de leurs cultures et de leur serre et pour la protection de leurs vergers du gel (à l'aide d'un brouillard de protection).

L'intégration paysagère du site est particulièrement importante compte tenu de sa localisation dans la plaine classée du château de Versailles, à proximité immédiate du parc. L'installation est située dans un vallon naturel et les bâtiments sont semi-entérrés, afin de ne pas être visibles depuis le parc ou le château, et en partie couverts d'une toiture végétalisée. Toute modification du site est soumise à l'avis des architectes de France.
La station d'épuration s'étend sur 11 hectares et permet de traiter 12 millions de mètres cubes d'eau par an. À la pointe de la technologique, elle allie performance et innovation avec la préservation des milieux naturels et de la biodiversité. Sur le site a été mis en place des ruches et de l'éco-pâturage.
Le rejet de la station se fait dans le Ru de Gally (affluent de la Mauldre, qui se jette dans la Seine) qui prend sa source au niveau du Grand Canal du Château de Versailles. Son débit est très faible (environ 0,01 m³/s par temps sec) et très irrégulier puisqu'il dépend des lâchers d'eau du Parc. Le rejet des eaux résiduaires urbaines épurées de la station représente donc une part importante du débit du ruisseau en aval (et la part principale par temps sec). Cela explique le choix du bioréacteur à membrane qui permet un meilleur traitement des eaux et l'élimination de toutes les bactéries et matières en suspension, tout en gardant une emprise au sol limitée.
Notons enfin qu'outre le traitement des eaux usées et pluviales.HYDREAULYS a en charge :
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La gestion et la réhabilitation des réseaux de collecte et de transport. Cela comprend les collecteurs qui traversent le Parc du Château de Versailles et qui devront faire l'objet de travaux de restauration dans les prochaines années, dans le respect de leur valeur historique et patrimoniale.
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L'exercice de la compétence GEMAPI (GEstion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations). Dans ce cadre le syndicat a la charge de l'entretien du Ru de Gally et de ses affluents sur lequel elle a engagé des travaux de renaturation et de reméandrage, afin de favoriser la biodiversité, d'améliorer la qualité et limiter les crues du cours d'eau.
L'AFITE souhaite remercier Philippe LEROY et Jean-Pascal CHUZEL pour leur accueil et leur disponibilité.
Photos : HYDREAULYS, AFITE
Publié le 01/02/2023
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