Le parc éolien en mer de Saint Nazaire - Petit déjeuner organisé par l'AFITE Le mercredi 7 décembre 2022

L'AFITE organisait, le 7 décembre prochain à la Porte de Clichy, un petit déjeuner sur le parc éolien en mer de Saint Nazaire, les grandes phases de développement et la concertation mise en place tout au long du projet, avec Olivier de La Laurencie, Directeur de projets chez EDF renouvelables.

Le parc éolien en mer de Saint Nazaire

Petit déjeuner organisé par l'AFITE Le mercredi 7 décembre 2022
avec Olivier de La Laurencie, Directeur du Parc éolien en mer de Saint-Nazaire
EDF Renouvelables et l'éolien en mer

EDF Renouvelables dispose de plus de dix ans d'expérience dans le domaine de l'éolien en mer à l'international (Belgique, Grande Bretagne, Allemagne...). 13 GW sont actuellement réalisés, en construction ou en développement dans 7 pays et EDF Renouvelables est le 9éme acteur en Europe dans le domaine et détient des positions sur 2 marchés clés : la Chine & les États-Unis.

En France, l'entreprise est leader du secteur, avec plus de 2 GW réalisés, en cours de réalisation ou en projet et 4 parcs éoliens en mer posés remportés sur les 7 attribués lors des appels d'offres. A cela s'ajoute une ferme pilote de 3 éoliennes flottantes (Provence Grand Large) dont la mise en service est prévue en 2023.

De l'attribution de l'appel d'offres de l'État au démarrage de l'exploitation

EDF Renouvelables a remporté l'appel d'offre pour le parc éolien en mer de Saint-Nazaire en 2012 et a obtenu l'autorisation d'exploiter dès juillet 2012, puis l'autorisation au titre de la loi sur l'eau et enfin la convention d'utilisation du domaine public maritime en 2017. L'arrêté d'autorisation d'exploiter ayant fait l'objet d'un recours, il a cependant fallu atteindre la décision du Conseil d'État, le 7 juin 2019 (après un rejet du recours au tribunal administratif en 2015, puis en appel en 2017), avant de lancer la construction du parc éolien.

La période de 2012 à 2019 a été consacrées aux études environnementales et techniques aux débat et enquête publique (2015), à l'obtention des autorisations et les recours et à la négociation des contrats .industriels.

La construction du parc éolien s'est déroulée du 1^er août 2019 à décembre 2022, avec un démarrage progressif de l'exploitation de juin à décembre 2022 et une exploitation prévue sur les 25 prochaines années.

Chiffres clés du parc éolien en mer de Saint-Nazaire

Le parc éolien en mer de Saint-Nazaire, comporte 80 éoliennes de 6 MW chacune, disposées à environ 1km les unes des autres, entre 12 km et 20 km des côtes. Cette puissance correspondait à ce qui se faisait de mieux au moment de la réponse à l'appel d'offre. La profondeur d'installation de ces éoliennes monopieu varie entre 13 et 25 m. La puissance totale de 480 mégawatts de l'installation couvre 20 % de la consommation en électricité de la Loire Atlantique.

Les éoliennes sont rassemblées par grappes de cables, ou le courant transite à une tension de 33 kv vers le poste électrique en mer, où il est monté à 225 000 volts en baissant l'intensité, de manière à réduire les pertes électriques par effet joule (qui sont proportionnelles au carré de l'intensité) lors du transport vers la côte par RTE. Un autre poste de transformation à terre, situé à Prinquiau (à une soixantaine de kilomètres de l'installation (33 km de liaison sous-marine + 27 km de liaison souterraine)), assure le « nettoyage » du courant avant de l'injecter dans le réseau national.

Le parc représente un investissement de 2 milliards d'euros. Il est détenu à 50 % par EDF Renouvelables, et à 50 % par un regroupement entre Enbridge Inc., énergéticien canadien et CPP Investment Board, fonds de pension canadien.

Les nacelles d'éolienne sont des modèles « Haliade 150-6 MW » fournies par GE Renewable Energy, qui ont la particularité d'utiliser un alternateur à aimant permanent et entraînement direct, sans boite de vitesse, ce qui leur assure une meilleure fiabilité et une maintenance moindre, avec une nacelle de dimension et de poids réduits. Elles sont assemblées dans l'usine de GE Renewable Energy à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique).

Les câbles reliant les éoliennes à la sous-station électrique en mer sont posés directement sur les fonds marins rocheux et protégés par des demi-coquilles en fonte (440 000 demi-coquilles de 50cm et 20 kg chacune). Des sacs d'enrochements permettent de lester le câble à certains endroits.

Modèle d'éoliennes déployées à St Nazaire

Le chantier du parc : mobilisateur d'emplois locaux et nationaux

Près de 24 00 emplois ont été mobilisés en France en moyenne sur la durée de construction du parc, et 11 000 en Europe, sans compter le raccordement du parc par RTE. Plus de 600 entreprises françaises ont participé au projet avec plus de 2 Md€ de contrats.

L'exploitation du parc représentera environ 100 emplois directs sur la Base de maintenance de La Turballe, pour les 25 ans à venir.

Un projet construit en concertation approfondie et continue

Le projet a été mené dans une démarche de concertation continue, avec plus de 1 500 rencontres des différents acteurs du territoire, plus de 300 réunions d'informations publiques et permanences, des visites de sites industriels et des missions d'études des autres parcs européens, des programmes de sciences participatives, la réalisation d'une enquête tourisme pour mesurer l'impact du parc, des conventions signées avec des associations environnementales, les comités des pêches, les acteurs de la formation et de l'emploi, les clusters industriels...

Des informations en temps réel sur l'avancée du chantier ont été proposées via un dialogue avec les collectivités, par le site web et les réseaux sociaux, des stands d'informations, des relais d'information par les acteurs du territoire. Enfin, un partenariat avec la Communauté d'agglomération de la région nazairienne (CARENE) a permis la création du musée « EOL Centre éolien », premier centre d'information sur l'éolien en France, ouvert à Saint-Nazaire en 2019.

Une instance de concertation et de suivi du projet éolien en mer de Saint-Nazaire a été mise en place en 2012 par le préfet de la région Pays de la Loire et le préfet maritime de l'Atlantique. Cette instance est un lieu de dialogue privilégié avec les services de l'Etat, associations et acteurs socio-économiques locaux. Des groupes de travail ont été constitués au sein de cette instance pour permettre la meilleure prise en compte des enjeux locaux.

Un projet à l'impact environnemental limité et maîtrisé

Une étude d'impact, un état de référence avant travaux, des mesures de suivi ont été effectuées en transparence et suivant des protocoles validés par les experts : suivis des poissons, des oiseaux, des mammifères marins etc.

Les mesures d'évitement, de réduction/accompagnement ont été mises en œuvre en parallèle des mesures de suivis environnementaux.

Des programmes de R&D ont été mis en place : plus de 5000 goëlands et 1600 homards ont été bagués afin de connaître leurs déplacements. Des partenariats ont été mis en place avec Bretagne Vivante et la LPO.

Les premiers résultats des suivis environnementaux ont été présentés auprès du comité technique composé d'experts environnementaux (Etat + OFB / CEREMA / IFREMER / MNHN) et auprès d'associations locales. Les synthèses de ces études sont disponibles sur le site internet de l'Etat (CEREMA) : www.eoliennesenmer.fr.

Un projet qui cohabite avec les pêcheurs professionnels

Des échanges avec les pécheurs ont été mis en place dès le développement du projet pour aider à définir la disposition des éoliennes en fonction des courants. Ils ont bénéficié de partages des retours d'expériences d'autres parcs et ont été impliqué dans les études et campagnes en mer. Ils ont participé à un groupe de travail spécialisé au sein de l'Instance de Concertation et de Suivi.

Au moment de la construction du parc, ils ont été associés à définition des périodes de fermeture progressive du parc par zones, à la mise en place des 2 couloirs de navigation provisoires, et aux modalités de réouverture progressive à la pêche professionnelle en 2022. Les mesures d'indemnisation ont été définies en co-construction avec les pécheurs.

Enfin, lors de l'exploitation du parc ils participent au dispositif de sécurité maritime en respectant les règles de navigation mises en place en concertation avec la commission nautique locale qui réuni les pouvoir publics et les professionnels de la mer.

Un projet qui a surmonté de nombreux challenges

Parmi les nombreux défis relevés par le projet, on pourra mentionner :

• la réalisation du parc éolien sans aucun accident du travail grave,

• l'acceptabilité du projet par les riverains,

• l'acquisition de connaissance sur l'environnement naturel du site,

• la validation du projet par le Conseil d'État, malgré les oppositions et recours en justice,

• la préservation de la validité des offres industrielles en raison du report lié aux recours en justice,

• l'implantation des éoliennes sur des fonds marins rocheux, exposés à l'Océan Atlantique,

• La gestion de la saisonnalité des travaux et de la crise COVID,

• La gestion des co-contractants,

• Les controverses publiques sur la production éolienne, le démantèlement...

• l'absence de maturité de nombreuses réglementations, mise en œuvre pour la première fois et qui ont demandé des clarifications et/ou des évolutions du cadre,

• Il s'agissait du premier projet sur le territoire français !

10 parcs éoliens posés en mer sont en cours de réalisation sur tout le littoral français. Les futurs projets vont devoir s'éloigner des côtes, sur des zones plus ventées, à des profondeurs auxquelles nous devons avoir recours à des éoliennes flottantes. L'éolien en mer flottant est encore aujourd'hui peu développé, car il implique des contraintes techniques élevées, mais il va permettre de démultiplier les gisements de l'éolien offshore.

Pour en savoir plus :

https://parc-eolien-en-mer-de-saint-nazaire.fr

https://www.eoliennesenmer.fr/

Credit photos : Photo : EDF Renouvelables

Publié le 13/01/2023