Présentation des ambitions environnementales du Grand Paris Express - Visite organisée par l'AFITE le 22/11/2022

Pour faire suite à son intervention lors de l'Assemblée Générale de l'AFITE du 10 mars 2022, Jean-François STOLL a présenté, à l'issue de la visite de la Fabrique du métro de la Société du Grand Paris organisée le 22 novembre 2022 à l'attention des membres de l'AFITE, les ambitions environnementales du Grand Paris Express.
Plusieurs aspects environnementaux du projet « Grand Paris Express » tiennent à la conception même du projet, à ses caractéristiques intrinsèques :
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Il s'agit d'un projet électrique, qui entraînera une réduction estimée à 2 à 3 millions de voitures, par « report modal » des automobilistes vers les transports publics et par conséquent, une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre.
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Il s'agit d'un projet souterrain qui ne viendra pas artificialiser des terrains naturels ou agricoles. Par ailleurs le projet ne favorisera pas l'étalement urbain, comme l'a fait le RER par exemple. Il entraînera en revanche des mutations urbaines autour des 68 nouveaux quartiers de gares, dans un rayon estimé à 800 m, soit 140 km² au total.
La dimension environnementale du projet repose également sur les choix de conception ambitieux et les engagements environnementaux pris par la Société du Grand Paris, tant sur les méthodes constructives, la préservation de la biodiversité que sur la sobriété énergétique du nouveau métro.
En effet, la construction des lignes de métro peut entraîner des impacts environnementaux potentiellement importants (pollutions, eaux, déblais, biodiversité, gaz à effet de serre, nuisances...) qu'il est indispensable de maîtriser et de réduire. A minima, il convient, pour les entreprises de travaux, de respecter les prescriptions réglementaires. À défaut, cela pourrait entraîner des atteintes à l'environnement, des surcoûts, des retards, voire l'arrêt du chantier...
Pour certains domaines, la SGP s'est donné des ambitions particulières : c'est le cas pour la gestion des déblais et la réduction des gaz à effets de serre.
La SGP a rédigé, pour chaque chantier, une notice de respect de l'environnement (NRE) que les entreprises titulaires des marchés doivent respecter contractuellement et qui précise les mesures génériques applicables à tous les chantiers ainsi que les mesures spécifiques suivant la sensibilité de chaque site et détermine les actions que doivent déployer les entreprises pour maîtriser les risques.
La NRE comprend également un chapitre sur l'organisation du système de management de l'environnement, car les entreprises s'engagent, dès le stade de leurs offres, à mettre en œuvre un système de management environnemental respectant les modalités de la norme ISO 140001.
Pendant les travaux, les entreprises assurent auprès de la maîtrise d'œuvre et du maître d'ouvrage un reporting périodique avec la remontée d'indicateurs chiffrés (émissions de gaz à effet de serre, tonnage de déblais excavés, volume d'eaux pompées...).
Afin de s'assurer que l'ensemble des prescriptions sont bien mises en œuvre, la Société du Grand Paris mène régulièrement des audits environnementaux auprès des maîtrises d'œuvre et des entreprises, en complément de leurs suivis et des contrôles habituels réalisés sur les sites en chantier.
Enfin, un dispositif de pénalités environnementales est prévu au sein du Cahier des Clauses Administratives Particulières (CCAP) du marché public, avec une grille de sanctions de 1 000 à 30 000 € suivant le type d'infraction ou d'atteinte à l'environnement.
Ambitions spécifiques relatives à la gestion des déblais
Les chantiers du Grand Paris Express vont générer environ 47 millions de tonnes de déblais, soit l'équivalent de près de 9500 piscines olympiques. La gestion de ces déblais est déterminante sur les plans économique, environnemental et social, de même que pour la sécurité.
Ils sont issus de près de 200 chantiers et proviennent principalement des terrassements et excavations sur les sites des futures gares et du creusement de tunnels.
Les travaux étant réalisés majoritairement entre 20 et 50 mètres sous terre, les matériaux extraits à ce niveau de profondeur sont exclusivement des terres naturelles dont la composition chimique peut varier d'une couche géologique à une autre et dont la valorisation doit être adaptée à leur composition. Plus de 98 % de terres extraites par la SGP sont non polluées et non dangereuses. Les 2 % restants font systématiquement l'objet d'un traitement spécifique ou sont acheminés vers une installation de stockages de déchets dangereux.
La Société du Grand Paris s'est engagée dès le lancement du projet dans une démarche d'anticipation et de planification de la gestion des déblais. Cela s'est traduit par l'élaboration de Schémas Directeur d'Évacuation des Déblais (SDED). 400 sites de destination potentiels ont été identités et référencés.
La stratégie en la matière repose sur 3 axes :
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Assurer la caractérisation et la traçabilité des matériaux excavés a l'aide d'une plateforme spécifique développée par la SGP.
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Limiter les déplacements des déchets et privilégier le transport alternatif au transport routier, en privilégiant le transport fluvial et ferroviaire des déblais (objectif : 15 %).
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Renforcer les actions de prévention et optimiser la valorisation des déblais,
Bien que le Code de l'environnement impose la gestion des terres excavées sous statut de déchet, la Société du Grand Paris, dans une logique d'économie circulaire, s'est donné pour objectif de valoriser 70 % des déblais. Cette notion de valorisation est assez extensive et comprend tous les modes de gestion des matériaux excavés, sur les sites de la SGP ou en dehors, dont la destination n'est pas une filière définitive de stockage en centre agréé.
À ce stade, la moitié des terres ont été excavées et 50 % d'entre elles ont été valorisées. La Société du Grand Paris recherche de nouvelles filières de réutilisation et de recyclage des déblais et lance régulièrement des appels à manifestation d'intérêt afin de trouver de nouvelles opportunités de valorisation.
Les enjeux climat-énergie
La problématique de la décarbonation a été prise en compte dès l'origine du projet. La SGP a développé, avec un cabinet extérieur, un outil « CarbOptimum », qui met en balance les émissions et les réductions de CO2 en lien direct et indirect avec le nouveau métro et permet de dresser un bilan carbone du projet.
Bilan chronologique des émissions de GES liées au projet du Grand Paris Express selon le scénario A (minorant), en téqCO2 (source : CarbOptimum 2018)
Cet outil pend en compte les émissions de carbone liées à la construction et au fonctionnement du métro (en rouge et violet sur la courbe) et les réductions de CO2 liées au report modal (en vert), mais également au développement territorial à proximité des gares du fait de l'évolution des méthodes constructives, de la rénovation des bâtiments et de la limitation de l'étalement urbain (en bleu).
Le bilan des émissions de GES du projet devient positif à partir de 2031, puis les gains annuels rendent le bilan du projet de plus en plus positif. En 2050, soit seulement 20 ans après sa mise en service, le métro permet d'éviter au moins 14,2 millions de tonnes équivalent CO2 : 36 % du fait du report modal et 64 % grâce à la rénovation des quartiers des gares. Ces chiffres de 2018 sont actuellement en cours de réactualisation.
L'outil CarbOptimum avait initialement chiffré à 4,4 millions de tonnes d'équivalent CO2 l'ensemble de la construction de l'infrastructure du Grand Paris Express. Depuis 2021, la SGP s'est engagé à réduire de 25 % ces émissions (soit de 1,1 million de téqCO2). Pour atteindre cet objectif la SGP impose désormais l'utilisation de 100 % de béton bas carbone et développe l'utilisation de béton fibré qui permet de réduire le ferraillage du béton. De nouvelles initiatives restent à trouver et la SGP encourage les innovations, notamment à travers le dispositif Reverse Carbone Initiative, qui permet aux entreprises de proposer des solutions moins émissives en CO2 en échange de compensations financières. Elle a également lancé en février 2022 un appel à projet dédié à l'innovation environnementale dont un volet était consacré aux réductions des émissions de gaz à effet de serre.
Mesures de compensation écologique et forestière
La SGP met tout en œuvre pour limiter au maximum l'impact des travaux sur les milieux naturels et la biodiversité qu'ils accueillent. Certaines parties émergentes, gares et ouvrages de services notamment, peuvent être bâtis sur des espaces naturels. Lorsqu'il n'est pas possible d'éviter ou de limiter suffisamment les incidences liées aux travaux, des mesures de compensation écologique sont mises en œuvre, en lien avec les partenaires de la SGP.
20 mesures de compensation écologique et forestière réparties sur 21 sites franciliens ont été mises en place par la SGP. Elles concernent des opérations de boisement, restauration de milieux humides, création de milieux propices au développement des espèces locales...
Elles sont suivies pendant une durée de trente ans avec, pour objectif, que les gains de biodiversité apportés par ces mesures soient a minima équivalents aux pertes occasionnées par la réalisation des travaux.
Le détail de chacune de ces mesures est disponible sur le site de la SGP (https://view.genial.ly/606574ffda2fe30ce2f43bf5).
Pour en savoir plus :
Construire le Grand Paris Express en préservant l'environnement
https://www.societedugrandparis.fr/chantier/environnement
Rapport « Une nouvelle stratégie pour consolider les bénéfices environnementaux du Grand Paris Express » - Octobre 2021
https://media-mediatheque.societedugrandparis.fr/pm_1_152_152638-8gw8lgx8fw.pdf
Livre « Le Grand Paris Express - Les enjeux pour l'environnement », Bureau Dominique, 25/05/2022, Éditions Economica.
https://www.economica.fr/le-grand-paris-express-les-enjeux-pour-l-environnement-c2x37738786
Publié le 06/01/2023
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