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Visite des centres industriels de l'Andra dans l'Aube, le 25 septembre 2024

L'AFITE organisait, mercredi 25 septembre 2024, une visite des deux centres industriels de l'Andra dans l'Aube qui gèrent près de 90 % du volume des déchets radioactifs français.

L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), placé sous la tutelle des ministères chargés de l'énergie, de la recherche et de l'environnement, chargé de trouver et mettre en œuvre des solutions de gestion sûres pour l'ensemble des déchets radioactifs français afin de protéger les générations présentes et futures des risques que ces déchets peuvent présenter. Au total, l'Andra employait 720 salariés au 31 décembre 2023, répartis entre le siège social de Châtenay-Malabry et plusieurs sites dans la Manche, dans l'Aube et le centre de Meuse/Haute-Marne.

L'Andra exploite dans l'Aube, deux installations industrielles uniques en France : le Centre de stockage de l'Aube (CSA) dédié au stockage des déchets de faible et moyenne activité principalement à vie courte (FMA-VC) et le Centre industriel de regroupement, d'entreposage et de stockage (Cires) dédié au stockage des déchets de très faible activité (TFA), et au regroupement, tri-traitement et à l'entreposage de déchets radioactifs issus d'activités non électronucléaires.


Catégories de déchets radioactifs et filières de gestion associées



Répartition des volumes et niveaux de radioactivité des déchets produits en France
(Source : Andra Inventaire national 2023 (données fin 2021))

Un groupe de membres de l'AFITE a participé, le 25 septembre 2024, à une visite de ces deux centre, qui gèrent près de 90 % du volume des déchets radioactifs français.

Le Centre de stockage de l'Aube (CSA)

Le Centre de stockage de l'Aube (CSA) est dédié au stockage des déchets radioactifs de faible et moyenne activité majoritairement à vie courte (FMA-VC). Mis en service en 1992, il a pris le relais du Centre de stockage de la Manche (CSM) qui a cessé ses activités en juillet 1994. Les déchets FMA-VC sont principalement de petits équipements contaminés lors de la maintenance et l'exploitation d'installations nucléaires françaises (gants, vêtements, outils, pièces remplacées, ...), ou issus du fonctionnement des installations (traitement d'effluents, etc.). Ils proviennent également de laboratoires de recherche, d'hôpitaux, d'universités... ou d'opérations d'assainissement et de démantèlement.

Au 31 décembre 2023, le CSA employait 87 salariés Andra et plus de 100 personnes travaillant sur le centre pour le compte d'entreprises extérieures.

Le CSA, implanté à Soulaines‑Dhuys, est classé « Installation nucléaire de base » (INB). D'une superficie totale de 95 hectares dont 30 réservés au stockage des déchets radioactifs FMA-VC, ce centre est autorisé à accueillir 1 million de m³ de colis de déchets radioactifs. À la fin de l'année 2023, le volume des déchets stockés était d'environ 38 % de la capacité autorisée. Selon les estimations réalisées par l'Andra, la saturation de la capacité de l'installation pourrait intervenir à l'horizon 2062.

Une fois la capacité maximale atteinte, le CSA devra faire l'objet d'une surveillance pendant au moins 300 ans.

La livraison et stockage des colis

Les déchets sont conditionnés par les producteurs dans des colis (fûts, caissons) en béton ou en métal, qui sont acheminés jusqu'au CSA, sous la responsabilité des producteurs, par camions depuis les sites de production ou par train jusqu'au terminal ferroviaire de Brienne-le-Château (à environ 15 kilomètres du centre) où ils sont transbordés sur des camions.

À l'arrivée au CSA, les colis font l'objet de contrôles systématiques, afin de s'assurer qu'ils sont conformes et ne sont pas endommagés.

Les colis sont ensuite stockés au CSA, dans des ouvrages en béton armé de 25 mètres de long et de 8 mètres de haut. Une fois remplis, les interstices entre les colis étant comblés au fur et à mesure par du béton dans le cas des colis métalliques ou en fin de remplissage par des graviers dans le cas des colis béton, ces ouvrages sont fermés par une dalle en béton sur laquelle est ensuite posé un revêtement imperméable.

À la fin de l'exploitation, une couverture définitive de plusieurs mètres d'épaisseur, composée notamment d'argiles, sera placée sur les ouvrages de stockage pour assurer la protection des colis contre les eaux de pluie ou les intrusions.

Ouvrages du CSA en cours d'exploitation (©Andra)

Opération de stockage de colis (©Andra)

Les opérations autorisées dans l'installation incluent également le conditionnement des déchets, soit par injection de mortier dans des caissons métalliques de 5 ou 10 m³, soit par compactage de fûts de 200 litres.

L'unité de Compactage

Le Centre de stockage de l'Aube dispose d'une presse permettant de compacter certains fûts métalliques de 200 litres. Les galettes ainsi obtenues sont reconditionnées dans des fûts de 450 litres en réduisant de près de 50 % le volume stocké.

L'Unité d'injection

Les colis métalliques de 5 ou 10 m³ contenant des déchets volumineux livrés au centre sont généralement constitués de déchets radioactifs et de d'enrobage (mortier) permettant de bloquer les déchets et de confiner la radioactivité, cependant certains caissons métalliques sont livrés sans le mortier. L'injection de ce matériau est alors effectuée sur le centre au sein de l'atelier de conditionnement des déchets.

La surveillance de l'environnement et les rejets

Le Centre de stockage de l'Aube et son environnement font l'objet d'une surveillance stricte afin de suivre l'impact des activités et de prévenir tout risque de contamination, pollution ou nuisance sur l'environnement.

Pour réaliser cette surveillance, des analyses sont effectuées, chaque année, sur différents éléments de l'environnement : l'air, les effluents gazeux et les poussières, les eaux souterraines, de pluie et des ruisseaux, les sédiments, les écosystèmes terrestre et aquatique, la chaîne alimentaire...

En 2023, la surveillance de l'environnement et des rejets du CSA a conduit à la réalisation d'environ 2 440 prélèvements pour près de 15 100 mesures radiologiques et d'environ 140 prélèvements pour près de 4 500 analyses physico-chimiques.

Ces résultats ne font apparaître aucune anomalie dans les émissions et rejets du CSA, ni dans la surveillance de l'environnement et des écosystèmes à proximité du centre. Par ailleurs, le rayonnement ambiant moyen annuel mesuré en périphérie du CSA est proche du rayonnement naturel.

L'impact radiologique cumulé des rejets liquides et émissions atmosphériques du centre sur un échantillon théorique de population vivant à proximité et se nourrissant principalement de produits locaux est également évalué. La dose reçue en 2023 par ce groupe est de 0,21 10-6 milliSievert. Il s'agit d'un impact radiologique extrêmement faible (près de 5 millions de fois inférieure à la dose limite annuelle pour la population et 100 millions de fois inférieure à l'exposition moyenne annuelle à la radioactivité naturelle en France).

Le Centre industriel de regroupement, d'entreposage et de stockage (Cires)

Implanté sur les communes de Morvilliers et de La Chaise, à quelques kilomètres du CSA, le Centre industriel de regroupement, d'entreposage et de stockage (Cires) est dédié, depuis 2003, au stockage des déchets de très faible activité (TFA), et également depuis 2012, au regroupement de déchets radioactifs issus d'activités non électronucléaires.

Le Cires est une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) soumise à autorisation pour les rubriques 2797-1 (Gestion des déchets radioactifs) et 2797-2 (Stockage des déchets radioactifs). D'une superficie totale de 52,5 hectares dont 25 réservés au stockage des déchets TFA, ce centre est autorisé à accueillir 950 000 m3 de déchets. À fin 2023, 72,2 % de cette capacité totale de stockage autorisée étaient atteints.

Les colis de déchets sont stockés dans des alvéoles de 176 mètres de long sur 26 mètres de large, creusées à 8,50 m de profondeur dans une formation géologique argileuse. Une alvéole plus longue a également été construite pour prendre en charge certains déchets massifs issus du démantèlement d'installations nucléaires.

La mise en place des colis de déchets s'effectue à l'abri des intempéries sous une structure métallique bâchée. Les espaces vides entre les colis de déchets sont comblés par un matériau de remplissage sableux et une fois remplies, l'alvéole est fermée par une couverture provisoire composée d'une couche de sable de quelques dizaines de centimètres, d'une géomembrane garantissant l'imperméabilité du stockage et d'un géotextile de protection résistant aux rayonnements UV.

Vue d'une alvéole de stockage en cours d'exploitation

Lorsque plusieurs alvéoles côte à côte sont sous couverture provisoire, une couverture définitive argileuse est placée sur les alvéoles pour assurer le confinement des déchets à long terme.

Le stockage continuera d'être surveillé 300 ans après sa fermeture, c'est-à-dire pendant une durée équivalente à celle du CSA tout proche.

Le Cires dispose est également équipé de deux presses permettant de réduire le volume des déchets compactables : une presse à paquets pour les déchets métalliques tels que des ferrailles légères, et une presse à balles pour les déchets de faible densité (plastiques, calorifuges comme la laine de verre ou la laine de roche...). Le centre possède une unité de solidification et d'inertage pour les déchets liquides, tels que des boues ou des eaux d'exploitations, qui sont mélangés à un liant pour être solidifiés.

Les déchets TFA sont principalement issus du démantèlement ou de l'exploitation d'installations nucléaires ou d'industries classiques utilisant des matériaux naturellement radioactifs (hôpitaux, laboratoires pharmaceutiques ou autres filières industrielles...).

La France a adopté, dans les installations nucléaires, un principe de zonage : une « Zone à production possible de déchets nucléaires » (ZppDN) et définie dans chaque installation et tous les déchets issus de cette zone sont susceptibles d'être contaminés et doivent être géré en filière nucléaire même si aucune trace de radioactivité n'est détectable. Les déchets TFA produits dans les installations nucléaires et stockés au Cires ne peuvent pas, sauf dérogation, être « libérés ».

Cette règle pourrait cependant être amenée à changer, puisque le cadre réglementaire permettant de recycler et de valoriser certains métaux faiblement radioactifs a été mis en place en France en février 2022 pour harmoniser la réglementation française avec celle des autres Etats membres de l'Union européenne. Une première installation de valorisation de métaux très faiblement radioactifs sur le site de Fessenheim (68) pourrait voir le jour en 2031. Le projet porté par EDF fait actuellement l'objet d'un débat public1, jusqu'au 7 février 2025.

L'Andra a déposé, en avril 2023, une demande d'autorisation d'augmentation de la capacité de stockage autorisée au Cires, sans faire évoluer l'emprise existante de la zone de stockage. Baptisée « projet Acaci », cette optimisation des zones de stockage permettra de prolonger d'une dizaine voire une quinzaine d'années la durée de l'activité de stockage, portant de 650 000 m3 à environ 950 000 m3 de colis de déchets radioactifs de très faible activité (TFA) la capacité de stockage du Cires. Ce projet a été autorisé le 12 juillet 2024.

Le Cires reçoit également, de façon temporaire certains colis de déchets, notamment des déchets FA-VL et MA-VL issus de producteurs non électronucléaires, qui n'ont pas encore de solution de gestion définitive et pour lesquels des solutions de stockage sont actuellement à l'étude.

Les actualités et informations sur les centres de l'Andra dans l'Aube sont disponibles en ligne2.

L'AFITE souhaite remercier Edouard MEYRAT, Responsable Relations extérieures de l'ANDRA pour l'organisation et le déroulement de cette visite, ainsi que l'ensemble des intervenants qui nous ont accompagnés au cours de la journée et qui sont parvenus, malgré l'étendu et la complexité des sujets, à nous présenter les installations et répondre aux nombreuses questions de l'assistance de manière claire et détaillée.

1https://www.debatpublic.fr/projet-technocentre-fessenheim

2https://aube.andra.fr/

 


Publié le 31/10/2024




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