Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024 : des Jeux durables et respectueux de l'environnement - Petit déjeuner le 29 mars 2023
L'AFITE organisait, le 29 mars 2023 au Palais du Luxembourg, un petit déjeuner sur le thème des défis et engagements environnementaux des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024, avec Hugues RAVENEL, Conseiller environnement à la Délégation interministérielle aux jeux olympiques et paralympiques (DIJOP).
Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024 :
des Jeux durables et respectueux de l'environnement
avec la participation de Hugues RAVENEL,
Conseiller environnement à la Délégation interministérielle aux jeux olympiques et paralympiques (DIJOP)
Petit déjeuner au Palais du Luxembourg, le 29 mars 2023
sous le parrainage de Hervé Marseille, Sénateur des Hauts-de-Seine, Président du Groupe Centriste
Le dossier de candidature de Paris aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 est ambitieux en matière d'environnement. Il s'agit des premiers Jeux alignés sur l'Accord de Paris pour le Climat et l'évènement fait l'objet d'une certification suivant la norme ISO 20121 concernant le management responsable de l'activité événementielle. Cependant, l'objectif d'organiser des jeux respectueux de l'environnement n'est pas simple, car l'environnement a plusieurs dimensions et les modèles de comparaison sont très limités pour un événement de cette ampleur. La DIJOP a pour mission de faire en sorte que les engagements pris par le gouvernement et les différents acteurs soient respectés.
Eléments de contexte et cadre logique
Gouvernance
La gouvernance des JO est complexe. Elle associe de très nombreux acteurs, le délégué interministériel jouant un rôle clé d'interface.

Le contrat de ville-hôte signé entre le Comité International Olympique (CIO), la Ville de Paris et le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) prévoit la création d'un Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJOP). Ce comité baptisé « Paris 2024 », présidé par Tony Estanguet est l'entité la mieux connue du public. Elle est chargée de planifier, organiser, promouvoir, financer et livrer les Jeux. Sur le plan juridique, il s'agit d'une association loi du 1er juillet 1901, qui dispose d'un budget de plus de 4 milliards d'Euros et d'une garantie de l'État.
La Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques), établissement public industriel et commercial de l'État créé en février 2017, est pour sa part chargée de la livraison de l'ensemble des ouvrages et opérations d'aménagement pérennes nécessaires à l'organisation des Jeux.
Enfin, les nombreuses collectivités territoriales destinées à devenir gestionnaires des sites à l'issue des jeux constituent les « Acteurs de l'héritage ».
Pour assurer les relations entre l'État et les différents acteurs, le gouvernement a mis en place une délégation interministérielle aux jeux Olympiques et Paralympiques (DIJOP), rattachée à la Première ministre. Elle veille à la réalisation du programme d'équipements publics conduit par la Solideo et assurer le suivi des engagements pris par l'État auprès du CIO. Créée le 13 septembre 2017, elle a été dirigée par M. Jean Castex puis, depuis le 22 juillet 2020, par M. Michel Cadot, haut fonctionnaire, préfet hors classe.
Chiffres clefs
Les jeux réunissent près de 15 000 athlètes (10 500 athlètes olympiques et 4 350 athlètes paralympiques) autours de 28 sports olympiques (22 paralympiques) avec l'accueil de près de 200 délégations. Ils rassembleront 4 milliards de téléspectateurs et 13 millions de billets seront vendus. Au total 9 millions de repas seront servis ainsi que 18 millions de boissons et 150 000 emplois directs et 45 000 volontaires seront mobilisés pour l'organisation des jeux.
39 sites recevront les compétitions, dans Paris, en Seine-Saint-Denis, mais aussi dans d'autres départements d'Île-de-France ou encore sur des sites plus éloignés tels que Marseille, Lille, Châteauroux et même Teahupo'o, à Tahiti, pour le surf.
La gestion des flux de spectateurs et des transports entre les différents sites est un véritable défi. Paris 2024 et Île-de-France Mobilités ont mis en place un plan de mobilité afin que 100 % des spectateurs puissent rejoindre les sites en transports en commun.
En ce qui concerne le financement des jeux, le budget du COJOP, estimé à 4,4 milliards d'Euros, est financé en quasi-intégralité (97 %) par des recettes privées : la dotation du CIO, les entreprises partenaires, la billetterie des Jeux ou encore les licences. Les 3 % restants proviennent de financements publics et sont fléchés vers les jeux Paralympiques de Paris 2024.
La SOLIDEO dispose d'un budget équivalent, dont 1,7 milliard de financement public. Le reste est financé par les collectivités territoriales et des promoteurs privés, qui bénéficieront des infrastructures à l'issue des jeux.
Ces coûts ne comprennent pas les dépenses que l'État consacrera à la sécurité des Jeux, ni celles des opérateurs de transport.
Livrer des jeux durables, respectueux de l'environnement et innovants
L'ambition de la Solideo et de Paris 2024 est d'organiser des jeux émettant le moins possibble de GES, en prenant soin de préserver et régénérer la biodiversité, développer l'économie circulaire et de renforcer la résilience (en particulier l'adaptation au changement climatique).
La Solideo dispose d'une stratégie d'excellence environnementale et le COJOP a publié un premier rapport « Durabilité et héritage » en 2021 qui présente les enjeux et les principales ambitions de Paris 2024 en matière d'héritage et de durabilité.
Neutraliser l'impact carbone
La notion de neutralité carbone fait débat, de gros efforts sont faits en matière d'évitement et de réduction des émissions.
Des actions ont été mises en œuvre pour diviser les émissions moyennes des précédents jeux d'été par deux, grâce à un concept sobre, reposant sur un grand nombre d'infrastructures existantes, et au développement de solutions bas carbone pour les infrastructures nouvelles ou temporaires et pour l'ensemble des activités : électricité renouvelable pour tous les sites, desserte en transport en commun des sites, plan de restauration durable, plan numérique responsable, déploiement de l'économie circulaire...
Certains émissions ne pourront être évitées - soit 1,5 millions de tonnes d'Eq CO2, calculés en retenant le périmètre le plus large, le scope 3, qui comptabilise aussi les impacts indirects des jeux comme les déplacements des spectateurs/Le financement de projets d'évitement ou de captation, et le soutien de projets additionnels permettront à Paris 2024 à hauteur de ces émissions.
Alimentation durable
Le COJOP a pris l'engagement de diviser par 2 l'empreinte carbone d'un repas. Pour cela une part significative de l'offre de sandwich sera végétarienne.
Par ailleurs :
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100 % de l'alimentation sera certifiée
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25 % des produits viendront de moins de 250 km et 80 % de France
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La quantité de plastique à usage unique sera divisée par 2
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100 % des ressources alimentaires seront valorisées
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100 % des infrastructures et équipements seront réemployés
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10 % des salariés pour la restauration sur les sites seront des emplois en insertion
Un document spécifique a été publié par le COJOP sur le sujet : « La vision pour la restauration de Paris 2024 »
Mobilités durables
100 % des sites olympiques seront accessibles en transport en commun et pour les personnes à mobilité réduite (PMR). Le métro n'étant pas totalement accessible, des bus dédiés effectueront certains trajets.
L'ensemble de la famille olympique (organisateurs et représentants officiels des JO) circuleront en transport propre (électrique ou hydrogène).
Un programme de financement pour le verdissement des taxis et des bateaux a permis de faire évoluer le parc de Taxis vers des véhicules plus propres et de favoriser le développement de bateaux autonomes ou semi-autonomes décarbonés.
La « cyclabilité » dans Paris sera renforcée avec de meilleures connexions et des points d'accroches des vélos sur les sites olympiques.
Réduction des déchets
Paris 2024 s'engage à réduire, réutiliser et recycler les déchets produits durant l'événement.
L'ensemble des solutions temporaires sont conçues afin d'être réutilisées. Le mobilier du village olympique sera composé de matériaux écologiques et les lits seront réemployés. Les équipements sportifs seront cédés à des clubs.
Les produits dérivés font l'objet de polémiques, mais ils font partie de l'équilibre financier des jeux. Les mascottes sont éco-conçues, même celles fabriquées en Chine.
Sites naturels, espaces verts et biodiversité
Une attention particulière sera portée à la préservation de la biodiversité et des actions de sensibilisation seront réalisées sur les caractéristiques des écosystèmes environnant les jeux.
Paris 2024 a analysé les enjeux et impacts environnementaux sur chaque site et formulé des recommandations pour les réduire.
Le village olympique est conçu pour protéger et développer la biodiversité (construction de toitures permettant d'accueillir insectes et oiseaux, ou encore de clôtures perméables favorisant le passage de la petite faune, gestion écologique des espaces végétalisés...).
Energie
Des certificats délivrés par les fournisseurs permettent de garantir que 100 % de l'énergie utilisée sur les sites des jeux est renouvelable.
Alors que dans l'événementiel on a généralement recours à l'utilisation de groupes électrogènes, l'organisation des jeux a fait en sorte que 100 % des sites soient raccordés aux réseaux (ou utilisation de batteries, de groupe électrogène à hydrogène à titre exceptionnel).
Achats responsables
Paris 2024 respecte le code des marchés publics et applique dans ce cadre des principes et des engagements à 100 % de ses achats en matière de :
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Démarche d'économie circulaire
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Neutralité carbone et préservation de l'environnement
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Innovation sociale
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Inclusion des personnes en situation de handicap
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Création de valeur sur les territoires
Accélérer la transformation écologique et sociale du sport et des territoires
Les organisateurs des jeux ont fait en sorte de favoriser les investissements « à double dividende » qui serviront les jeux, mais également au-delà des jeux afin de répondre aux besoins et de profiter aux territoires qui les accueillent.
Préfigurer la ville de 2030
L'ensemble des ouvrages réalisés pour les jeux ont vocation à préfigurer la ville de 2030, du point de vue environnemental, social et de l'accessibilité.
La stratégie d'excellence environnemental des bâtiments repose sur une approche globale. Une analyse de cycle de vie complète de l'infrastructure est réalisée. La réversibilité et le changement d'usage des bâtiments sont anticipés. La résilience climatique est étudiée pour permette une conception bioclimatique. Enfin la biodiversité est favorisée.
Les logements des athlètes seront transformés en appartement ou en résidences étudiantes, un permis « à double état » a été spécifiquement prévu pour cela dans la loi olympique de 2018.
Du point de vue de la neutralité carbone, l'impact carbone du Village des Athlètes a été réduit de 45 % sur l'ensemble de son cycle de vie d'ici à 2050.
70 % d'énergies renouvelables sont utilisés sur les deux villages pour la chaleur (géothermie).
100 % d'énergie renouvelable sera utilisée à terme pour l'Adidas Arena et le Centre Aquatique Olympique sera couvert par environ 4700 m2 de panneaux photovoltaïques.
Baignabilité de la Seine et de la Marne
L'objectif de restauration de la qualité des eaux de la Seine et de la Marne pour permettre la baignade permettra la tenue des épreuves de nage libre et triathlon dans la Seine à l'été 2024, mais également de créer 23 lieux de baignades pérennes près les JO pour les Franciliens sur la Seine et la Marne.
Le respect des normes sanitaires pour baignade nécessite de limiter les flux de pollutions. Pour cela il a été établi un Plan « Qualité de l'eau et Baignade » validé par l'Etat et les Collectivités concernées à hauteur de 1,2 Mds euros d'investissement, visant à mobiliser des moyens financiers, techniques et juridiques pour faciliter des opérations lourdes sur des ouvrages structurants d'assainissement, la gestion des mauvais branchements, l'amélioration de l'assainissement des bateaux ou concevoir des bassins d'orage pour le stockage des eaux pluviales.
A l'été 2022, la qualité de l'eau était conforme 90 % du temps, mais en cas de forte pluie avant les épreuves, il est possible que les normes ne soient pas respectées. Dans ce cas, elles pourraient être décalées de quelques jours.
Outils d'accompagnement
Paris 2024 publie de nombreux documents et guides afin de fournir des outils pour accompagner et accélérer la transition écologique et sociale du sport et des territoires. De son côté, la Solideo s'assure également de la diffusion de ses bonnes pratiques.
L'ensemble des techniques mises en œuvre sur ces jeux viendra enrichir l'expérience et les connaissances accumulées par le CIO et permettra de contribuer au transfert de connaissances pour les prochaines éditions des jeux.
La présentation a été suivie de nombreux échanges avec les participants. L'AFITE souhaite remercier M. RAVENEL pour la qualité et la clarté de son intervention.
Pour en savoir plus :
DIJOP : https://www.gouvernement.fr/delegation-jeux-olympiques-paralympiques-paris-2024
COJOP : https://www.paris2024.org
SOLIDEO : https://www.ouvrages-olympiques.fr
Publié le 24/04/2023
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